« Les oiseaux de passage » de Ciro Gerra et Cristina Gallego ****/*****

Vers 1968, en Colombie, dans la péninsule aride de Guajira les indiens Wayuu perpétuent les rites ancestraux. La jeune Zaïda après un an d’isolement est devenue femme, elle présente un tissu à une vieille femme avant d’entamer une danse initiatique. Rapayet, issu d’un clan voisin convoite la belle. Le chef accepte la demande en mariage à condition que le jeune homme fournisse une dot hors de portée.

Rapayet croise des étrangers hippies avides de marihuana et leur propose son aide. Aussitôt il part négocier avec un cousin cultivateur et rapporte une belle quantité d’herbe, gagne un paquet d’argent, de quoi rassembler la dot. Il part au village de Zaïda.

Ainsi s’achève le premier tableau sur les cinq qui constituent le dernier film de Ciro Guerra et Cristina Gallego. Des ellipses pertinentes rythment le déroulement des cinq chants.

Les clans d’indiens développent le trafic de marihuana et après plusieurs événements malheureux, c’est l’escalade, la guerre est bientôt déclarée.

Ce film sombre et violent, tourné dans de magnifiques décors avec une superbe photographie à la beauté sauvage, est ponctué par les rêves et la présence d’insectes et d’oiseaux.

Si je le trouve inclassable, il est écrit sur un mode tragique, avec des dialogues qui vont à l’essentiel et des visages aux expressions puissantes. Les acteurs sont remarquables.

Le fumeurs de marihuana aux idéaux pacifistes se doutaient-ils des drames causés par la production de leur herbe ?

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6 commentaires pour « Les oiseaux de passage » de Ciro Gerra et Cristina Gallego ****/*****

  1. princecranoir dit :

    Je constate que tu as apprécié autant que moi ce film puissant et poétique. Une magnifique réalisation au service d’un grand récit et d’une page d’histoire (méconnue chez nous autant que là bas d’après Guerra) de la Colombie.

    • Bonjour Princecranoir,
      Je me rends compte qu’il y aurait encore tant de choses à dire sur ce film d’une grande richesse. Sur le rôle de la matriarche Ursula, sur le rapport entre traditions archaïques et « mondialisation » des rapports entre peuples. Et oui, cette page de l’histoire de la Colombie mérite d’être connue. Très bonne semaine.

  2. luocine dit :

    La réflexion finale me taraude à propos des utilisateurs de drogue. Oui pour moi ils sont responsables des horreurs liés à la production et au trafic.

    • Bonjour Luocine,
      Le film lui n’est pas catégorique, même s’il pointe du doigt l’addiction des occidentaux à la drogue et leur demande de marihuana.
      Mais Rapayet et son clan ont aussi des responsabilités, ils sont attirés par le profit que cela engendre. Ils préfèrent arrêter la culture de café pour gagner plus d’argent. Mais que font-ils avec l’argent ? Ils se font bâtir des palais avec tout le confort moderne, abandonnant les maisons ancestrales et se paient avions, 4X4 … Entrant dans une logique consumériste effrénée. La contamination par la mondialisation, l’abandon des traditions.

  3. dasola dit :

    Rebonsoir Anne, très beau film violent, sanglant et poétique en même temps. L’actrice qui joue Ursula est impressionnante. Bonne soirée.

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