« Presque » de Bernard Campan et Alexandre Jollien ****

Affiche Presque

Igor, un homme en situation de handicap, livre des paniers bio avec son grand tricycle ; Louis, directeur d’une entreprise de pompes funèbres conduit son corbillard avec le corps d’une défunte ; lorsque Louis renverse Igor…

De cet accident va naître une rencontre improbable entre deux âmes en peine. Il s’en suit un road movie en corbillard à travers la France. A l’image d’Alexandre Jollien, Igor est aussi philosophe avec pour seuls amis « la clique » des Platon, Stoïciens, Epicuriens et autres philosophes.

Il y a des rebondissements et des aventures, des émotions et sentiments ; c’est pourquoi je n’en dirai pas davantage sur le scénario.

Si la mise en scène est sobre et simple ; les acteurs sont excellents, touchants, naturels et très crédibles.

J’ai surtout beaucoup aimé la liberté de ton et de propos dans les dialogues. L’humour qui se dégage malgré certaines questions difficiles, donne au film une fraicheur inestimable.

Je conseille vivement ce film qui ne ressemble à aucun autre et parle surtout d’amitié.

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« Don’t look up, déni cosmique » de Adam Mac Kay, sur Netflix ****

Poster

Ce film apocalyptique au casting impressionnant, m’a beaucoup marquée, dans le sens où il m’a fait beaucoup rire tout en étant émouvant et triste.

Des astronomes américains découvrent une comète prête à rentrer en collision avec la Terre dans peu de temps. Les astronomes alertent la Maison Blanche et contactent les média pour sensibiliser l’opinion publique. Mais le monde entier semble être dans le déni le plus total et relèguent cette information au second plan, pris dans des préoccupations aussi futiles que dérisoires.

Lorsque l’alerte est enfin prise au sérieux, il s’avère que seuls les intérêts personnels et financiers des élites influencent les décisions. Les habitants de la Terre se divisent en plusieurs mouvements : ceux qui croient à l’imminence de la fin du monde, ceux qui croient que la comète n’existe pas, ceux qui pensent que cet événement permettra de créer des emplois …

Adam Mac Kay brosse des portraits caustiques des élites politiques, médiatiques, scientifiques, financiers et des réseaux sociaux, c’est à se tordre de rire.

La lucidité est une qualité rare, commune semble-t-il à des personnalités assez névrosées et dépressives.

La fin du film est à la fois très triste et très drôle, vraiment réussie.

Une film à ne pas manquer si vous avez Netflix.

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« Lynx » de Laurent Geslin ****

Lynx

Encore un documentaire animalier en ce début d’année, dans la veine de « la panthère des neiges » de Marie Amiguet et Vincent Munier, mais cette fois près de chez nous, filmé dans le Jura Suisse.

Laurent Geslin suit un couple de lynx pendant près de 2 ans : leur rencontre, la naissance de leurs petits, la vie de la famille avec ses moments très tristes mais aussi lumineux. En cours de route il croise de nombreux autres animaux sauvages, renards, oiseaux, hermines, cervidés …tout cela à travers les saisons et les magnifiques paysages jurassiens. En route un peu de pédagogie sur le rôle indispensable des grands prédateurs pour l’équilibre de la forêt.

La musique apporte une certaine tension dramatique à ce beau film.

Certaines images sont des performances. A voir absolument ! (sauf si vous n’êtes pas amateurs de documentaires).

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« La panthère des neiges » de Marie Amiguet et Vincent Munier *****

LA PANTHÈRE DES NEIGES Image 1

Ce film documentaire indispensable vient compléter les 2 ouvrages dédiés à « la panthère des neiges » : le roman primé par le prix Renaudot de Sylvain Tesson et le « beau livre » de photographies de Sylvain Tesson et Vincent Munier.

En 2018, Sylvain Tesson est invité par le photographe animalier Vincent Munier à observer aux confins du Tibet les derniers spécimens de la panthère des neiges. Ces animaux discrets et très craintifs vivent sur un gigantesque plateau culminant à 5 000 m d’altitude, le Changtang. Situé au Tibet septentrional et occidental, il s’étend sur environ 1 600 km, du Ladakh à la province du Qinghai, et il est habité par les nomades Changpas.

Marie Amiguet va effectuer des prises de vue de l’expédition et permettre de réaliser ce film, aussi illustré par des photographies de Vincent Munier.

Vincent Munier cherche à photographier essentiellement la beauté. Si le Graal du photographe animalier est de percevoir la panthère des neiges, tout au long du périple il sera à l’affût de tout être vivant : Renards du Tibet, yacks, Chat manul, marmottes, gypaètes, craves, accenteurs, vautours, ours, huppes faciées, loups blancs, loups gris, ânes kiangs, pikas, antilope du Tibet et diverses espèces locales.

Les images sont saisissantes : Sur la pellicule de Vincent Munier des contre-jours, des silhouettes d’hommes et d’animaux, une sensation de froid (la température pouvait atteindre -30 degrés), le déchaînement des éléments et des états de la matière, des plans fixes sur des paysages dans lesquels on finit par voir des biches, un cerf, des ours. Certaines performances photographiques rendent ce film époustouflant.

Le texte est sobre mais va à l’essentiel. La vie sauvage et la férocité des « bêtes »sont filmées après des jours d’attente. La prédation ici n’a pourtant rien à voir avec ce qui se passe dans le monde dominé par les humains.

Le film aboutit à un final bouleversant.

C’est un film de fin d’année à ne pas manquer, qui va j’en suis certaine marquer les esprits.

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Bonne Année 2022

Bonjour,

Après plusieurs semaines de silence, je viens vous souhaiter une très belle année 2022. Que le cinéma vous fasse un peu oublier l’actualité. J’ai déménagé à la campagne assez loin des salles et j’étais occupée par cette nouvelle vie. Cela dit un nouveau cinéma vient d’ouvrir ses portes non loin de chez moi, j’espère pouvoir en profiter ces prochains temps.

J’y ai déjà vu un film magnifique « La panthère des neiges ». Je ne manquerai pas ces prochains jours d’écrire un billet sur cet époustouflant documentaire.

A bientôt.

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« Dune » de Denis Villeneuve ****/*****

Nouvelle affiche FR pour Dune de Denis Villeneuve - Fucking Cinephiles - Le  meilleur du cinéma par les plus BadAss des cinéphiles !

Ce film de science fiction est inspiré du roman de Frank Herbert (que je n’ai pas lu) et réalisé sur le rythme, les sons et la musique omniprésente et envoûtante de Hans Zimmer.

L’Univers est dominé par l’Impérium et son armée de Sardaukar. Le pouvoir s’articule entre plusieurs maisons, dont la maison Harkonnen de la planète Giedi Prime et la maison Atréide de la planète Caladan.

L’Epice est une substance essentielle aux voyages interstellaires et donc l’énergie la plus recherchée de l’Univers. On la trouve essentiellement sur la planète de sable nommée Arrakis. La maison Harkonnen et son chef le Baron gèrent depuis des années la production de l’Epice sur Arrakis. Mais l’Empereur décide de céder la gestion de la substance à la Maison Atréide dirigée par le Duc Leto.

Léto, sa concubine Jessica et leur fils Paul quittent Caladan pour Arrakis. Mais si ce cadeau de l’Empereur s’avérait être une machiavélique manoeuvre politique ?

Dans une première partie du film, Denis Villeneuve pose les décors, met en place les circonstances, présente les protagonistes. L’héroïne la plus étrange est cette planète de sable Arrakis, peuplée de vers géants mobiles et souterrains surgissant très rapidement à la surface ; mais peuplée aussi d’habitants autochtones rodés à la vie rude du désert : les Fremen.

Paul Atréide, le fils de Leto et de Jessica, a été éduqué par sa mère, une ancienne combattante de l’ordre des Bene Gesserit. Il développe des pouvoirs divinatoires grâce à ses rêves et sous l’effet de l’épice.

L’action, les péripéties et les rebondissements se développent dans une seconde partie grandiose.

Villeneuve offre au film un casting trois étoiles (Timothée Chalamet, Rebecca Fergusson, Oskar Isaac, Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling, Jason Momoa, Javier Bardem…).

Son style inimitable donne naissance à une oeuvre minimaliste, peu bavarde, aux paysages de sable et de pierres, avec objets, architecture et vaisseaux au design sobre et original ; oeuvre qui pourtant prend les allures d’une épopée palpitante, à la hauteur de Star Wars à mon avis.

Denis Villeneuve est un de mes réalisateurs préférés, j’ai aimé tout ce que j’ai vu de lui, ici il nous livre un film magistral. Dans l’attente d’un second opus à ne surtout pas manquer.

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 » Délicieux » de Eric Besnard ***

DÉLICIEUX (2021), un film de Éric Besnard | Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma

A la veille de la Révolution Française, quelque part en province, Pierre Manceron est le cuisinier du Duc de Chamfort. Lors d’un déjeuner avec des convives de marque, le cuisinier se permet une liberté par rapport au menu commandé, le voilà renvoyé !

Avec son fils qu’il élève seul, Pierre Manceron retourne vivre chez son père dans une chaumière isolée à la campagne. Peu de temps après, Louise, une mystérieuse étrangère demande au cuisinier qu’il lui apprenne son métier. Elle demande à devenir son apprentie. D’abord réticent, Manceron cède. Tout au long du film le spectateur peut assister à la création de ce qu’on pourrait appeler le premier restaurant.

Les décors, costumes, l’atmosphère permettent une immersion imaginaire dans cette époque charnière de l’Histoire. Le casting est excellent (Isabelle Carré, Grégory Gadebois, Benjamin Lavernhe, Guillaume de Tonquedec..).

Cela dit, je n’ai pas été complètement convaincue. Peut-être la noblesse est-elle trop caricaturée ? Peut-être trop de drames, et pas assez de légèreté? Il manque cette saveur qu’on avait pu découvrir dans des films culinaires comme ‘le festin de Babette ».

Mais l’idée de prouver que tout homme peut se révéler gourmet et amateur de saveurs, cette démocratisation du goût dans le concept de restaurant donne tout son intérêt au film de Eric Besnard.

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« Boîte Noire » de Yann Gozlan ****

Affiche du film Boîte noire - Photo 29 sur 29 - AlloCiné

Mathieu Vasseur (Pierre Niney) est un technicien surdoué et méticuleux du BEA, autorité chargée des enquêtes dans l’aviation civile. Ce mois d’octobre 2020, le vol Dubaï-Paris s’écrase dans les Alpes. Sans comprendre pourquoi, Mathieu Vasseur est écarté de l’enquête par son responsable hiérarchique, Pollock, jusqu’au jour où ce dernier disparaît sans laisser de trace.

Ce film très documenté, précis, intelligent, m’a captivée de bout en bout. Le suspense et la paranoïa dominent jusqu’à ce que la vérité se dévoile, après maintes fausses pistes. Le spectateur découvre l’univers complexe de l’aviation civile. Les questions posées sont passionnantes et interrogent vraiment.

Je conseille vivement « Boîte Noire » à tous les amateurs de thriller.

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« OSS 117 – Alerte rouge en Afrique noire » de Nicolas Bedos ***/****

OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire - film 2021 - AlloCiné

Juste avant l’année 1981, Hubert Bonisseur de la Bath parvient à s’échapper des griffes des soviétiques en Afghanistan. De retour à Paris, il est sommé de travailler au service informatique du SDECE. Mais très rapidement son supérieur l’envoie en Afrique sur les traces de l’agent 0SS 1001 (Pierre Niney), jeune agent en phase avec son époque contrairement à Hubert.

L’agent OSS 117 découvre un complot orchestré par les Rebelles issus de diverses ethnies alliés aux soviétiques ; contre un président aux allures de Bokassa, soutenu par la France, élu « démocratiquement » avec 85 % des voix.

J’ai retrouvé l’esprit de Michel Hazanavicius dans ce 3ème opus des aventures de OSS 117.

Si Hubert Bonisseur de la Barth a vieilli, ne comprend plus son époque au bord de la guerre civile et s’inquiète pour sa virilité ; il est toujours autant décalé, en toute bonne foi, sans douter de ses idées paternalistes et réactionnaires sur les femmes, les africains, les homosexuels.

Ce sont des litotes, parce qu’en réalité OSS 117 est outrancier et grossier, sort des énormités : Nicolas Bedos utilise avec bonheur un humour noir, caustique et sombre à prendre au 5ème degré !

Si aucun des protagonistes ne réussit à trouver grâce aux yeux du réalisateur, la véritable héroïne malheureuse de ce film est l’Afrique, magnifique et sauvage qui ne finit pas d’être pillée de toute part.

Cela dit OSS 117 est avant tout un excellent divertissement qui permet parfois un rire libérateur.

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« Kaamelott » d’Alexandre Astier ***/****

Kaamelott: ce qu'il faut savoir avant de voir le film le plus attendu de l'

Dans des temps reculés…Lancelot est à la tête du royaume de Logres où il tyrannise les habitants. Avec l’aide des Saxons il recherche Arthur dans toute l’Europe. S’il détient le pouvoir, il n’est toujours pas parvenu à sortir Excalibur du rocher.

Guenièvre est prisonnière dans une tour, et la résistance s’organise dans des souterrains autour de Perceval et de Karadoc.

Voici posées en quelques mots, les circonstances de ce film qui fait suite à la série « Kaamelott » du même Alexandre Astier dans les années 2005.

Alexandre Astier crée un univers qui ne trouve pas son équivalent. Les costumes des saxons ou des burgondes m’ont bien fait rire et plu. Le film oscille de façon équilibrée entre comédie burlesque et absurde (en moins drôle que la série toutefois), épopée romanesque, récit de fantasy, romantisme. Le casting est irréprochable, c’est sympathique de retrouver tous ces protagonistes.

Je regrette certains blancs dans le scénario, par exemple pourquoi Arthur accepte-t-il finalement de reconquérir le royaume ?

Si je ne suis pas totalement convaincue, ce film a beaucoup de mérite : absolument pas fan de la série (que j’ai parfois malgré moi sous les yeux à la maison), j’ai bien envie de m’y plonger plus sérieusement. Et j’irai certainement regarder le second opus.

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