« La fine fleur » de Pierre Pinaud ***/****

LA FINE FLEUR (2021), un film de Pierre Pinaud | Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma

Eve, horticultrice spécialisée dans la culture des roses, participe au concours annuel de Bagatelle pour présenter sa nouvelle création. Son entreprise familiale est au bord de la faillite. Elle n’emporte pas de prix au concours et rentre chez elle avec des idées sombres.

Son assistante de longue date, Véra, engage sans lui en parler, trois jeunes en insertion, afin de l’aider dans les travaux horticoles. Samir, Nadège et Fred ont chacun une vie professionnelle à reconstruire. La collaboration des 3 jeunes avec Eve va se réaliser de façon inattendue et en dehors des cadres établis.

Je n’en dirai pas davantage sinon qu’il s’agit d’un film réjouissant, sans violence, qui donne du baume au coeur. Je le conseille chaudement, même s’il s’agit d’un film modeste, qui peu passer inaperçu dans la programmation.

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« Nomadland » de Chloé Zhao ****/*****

Affiche du film Nomadland - Photo 22 sur 24 - AlloCiné

2011. Fern quitte le Nevada et laisse juste quelques affaires dans un garage, avant de partir dans un van qui a déjà bien vécu. Avant les fêtes elle va emballer des colis chez Amazon.

Son mari est décédé d’un cancer. La ville d’Empire où ils habitaient est rayée de la carte à cause de la fermeture du principal site industriel.

A Amazon elle retrouve des personnes connues, comme elle sur la route. Elle est invitée plus au Sud, à un rendez-vous d’autres nomades, animé par Bob Wells (qui joue son propre rôle). .

Fern poursuit sa route, toujours après des arrêts assez longs pendant lesquels elle occupe des emplois saisonniers (dans un camping, un fastfood ou pour la récolte de betteraves).

Comme dans beaucoup de road movies made in US, la route et les paysages sont magnifiques. Paysage tantôt minéral, montagneux, enneigé ou verdoyant filmé avec une grâce très émouvante, sur un fond musical sensible et subtil. Ce nouveau regard sur les paysages américains fait penser à l’histoire du cinéma américain, mais ici peuplé par des personnes marginales de ce début du 21ième siècle.

La plupart des personnes rencontrées par Fern jouent leur propre rôle et le jeu de Frances Macdormand, est tout à fait intégré à ce milieu. Naturel et sincère.

Le fil conducteur est le périple de Fern retracé sur quelques mois. C’est aussi une galerie de portraits, de personnages qui se dévoilent au fur et à mesure, même s’ils sont avares de paroles.

La crise des subprimes n’explique pas tout. Les personnes ont chacune de la complexité et un parcours accidenté, certaines (dont Fern) ont vécu des pertes qui les affectent encore.

Si l’existence de nomade révèle la valeur de la liberté, il semble exister un point de non-retour, à partir duquel plus aucun ancrage n’est possible.

Fern a franchi ce cap et préfère la vie où on ne dit jamais « adieu » à personne.

J’ai énormément aimé ce film modeste et mélancolique, réalisé au plus près des gens.

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« Les 2 Alfred » de Bruno Podalydès ****

Cinéma Arcadia - LES 2 ALFRED

Alexandre, la cinquantaine, se retrouve seul avec ses deux jeunes enfants, endetté, au chômage, mis à l’épreuve par sa femme partie avec la Marine.

Il décide de postuler pour un emploi dans la start-up « the box » aux apparences jeune, connectée, sympathique. Alors qu’il dépose sa fille à la crèche, Alexandre rencontre Arcimboldo, un travailleur indépendant trouvant de multiples emplois quotidiens à partir de son smartphone.

Contre toute attente, Alexandre est embauché à « The Box » et commence sa journée avec Séverine Cupelet. Celle-ci l’emmène dans sa voiture autonome pour négocier l’organisation d’un événement high-tech.

Bruno Podalydès nous plonge dans un univers à la fois lointain et proche, rempli de drones, d’appareils connectés, d’écrans mobiles de visio-conférence, régi par des discours a priori « cool » et jeunes, fait de néologismes anglicisés, mais oh combien tyranniques, soumettant tout le monde à un total contrôle.

Pourtant les gens restent …des gens.., avec leurs peurs, leurs préoccupations, leur sensibilité, leurs secrets, leurs désirs. Ici le monde High-tech finit par se soumettre à l’humanité des protagonistes, pour le plus grand plaisir du spectateur.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce film. Malgré des propos parfois graves, il apporte une légèreté, une bonté, une confiance qui font beaucoup de bien. Un film que je trouve nécessaire alors qu’il est pourtant drôle, fantaisiste voire burlesque.

(Je ne vous dirai pas qui sont les 2 Alfred)

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« Drunk » de Thomas Vinterberg ****

Affiche du film DRUNK

Au Danemark, de nos jours. Des lycéens organisent un genre de rallye autour d’un lac, avec dégustation de bières jusqu’à l’ivresse. Ca se termine dans le tram, où les jeunes menottent un contrôleur.

Quelques jours plus tard, dans un lycée de Copenhague, la proviseure souligne le problème de l’alcoolisme chez les jeunes.

Martin, professeur d’histoire est rappelé à l’ordre par un genre de conseils de parents et d’élèves, à propos de la mauvaise qualité de ses cours.

Martin se retrouve au restaurant avec 3 autres collègues professeurs, pour fêter les 40 ans du collègue professeur de philosophie. Ils discutent de la théorie d’un psychiatre norvégien, Finn Skarderud, selon laquelle les hommes naissent avec un déficit d’alcool dans le sang. Ils décident de tenter l’expérience de s’alcooliser modérément chaque jour, afin de se sentir mieux.

Par cette fable douce amère, Thomas Vinterberg livre une radioscopie de la société danoise et de sa jeunesse à travers le prisme de la consommation d’alcool. Il brosse aussi le portrait de 4 hommes, dont deux qui m’ont beaucoup touchée : Le professeur de sport et aussi Martin, un quinquagénaire en pleine crise existentielle.

Si le discours sur l’alcool n’est jamais puritain, il aborde le tragique de l’existence et la faillibilité de l’humain que révèle l’alcoolisme, avec un clin d’oeil au philosophe Kirkegaard.

Mads Mikkelsen interprète remarquablement le rôle de Martin et montre ses talents de danseur.

Un film à voir, s’il passe toujours près de chez vous.

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« Falling » de Viggo Mortensen

Voir toutes les photos du film Falling et affiches officielles du film en  diaporama

Si j’écris un article, c’est parce que « Falling » est le premier film que je suis allée voir au cinéma depuis fin 2020. Malgré l’enthousiasme de retourner au cinéma, malgré mes a priori plus que positifs à l’égard de Viggo Mortensen, j’ai été déçue pas le film.

John vit en Californie avec son mari Eric et leur fille adoptive. Il accueille son vieux père pendant une semaine, celui-ci étant à la recherche d’une nouvelle maison pour se rapprocher de son fils.

Grâce à de nombreux flash-back, Viggo Mortensen explore la relation entre John et son père Willis sur une cinquantaine d’années.

Willis est un homme méchant, aigri, blessant, incapable de trouver grâce aux yeux de quiconque. C’est un tyran avec plusieurs idées bien arrêtées, il a plutôt un mauvais fond.

Je n’ai pas bien compris pourquoi sa famille continue de s’occuper de lui.

Rien non plus n’explique pourquoi il est devenu agressif avec tout le monde, il a un mauvais fond et c’est tout.

Le film n’est pas vraiment non plus une réflexion, il n’y a aucun débat d’idées (par exemple entre idées républicaines et idées démocrates). Certaines idées sont présentées comme répugnantes, juste parce qu’elles sortent de la bouche de Willis et les autres, bonnes parce qu’elles correspondent au mode de vie des « gentils ».

J’ai toutefois aimé 2 scènes : la scène au musée, assez drôle, et justement plus ouverte au débat ; la scène du repas familial du dimanche, vraiment réussie, et assez fine, avec les petits enfants qui répondent au papy.

En bref, malgré tout c’est très caricatural, sans nuances. N’est pas Clint Eastwood qui veut.

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« Le serpent  » de Richard Warlow et Toby Finlay sur Netflix ****

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Cette mini-série glaçante de 8 épisodes est actuellement diffusée sur Netflix. Elle s’inspire de faits divers réellement survenus en Asie du Sud-Est dans les années 75 et brosse le portrait d’un escroc devenu tueur en série, toujours emprisonné au Népal.

Charles Sobhraj, Marie Andrée Leclerc et Ajay Chowdhury, vivent à Bangkok en Thaïlande tout en circulant dans toute l’Asie. Charles Sobhraj, sous un faux nom se présente comme un vendeur de pierre précieuses. Avec l’aide de ses complices, il sympathise avec de jeunes touristes hippies routards. En les manipulant, il parvient à les empoisonner et à dérober leurs passeport et traveller chèques. Un jour, il commence à assassiner.

Un jeune diplomate néerlandais, Herman Knippenberg, se retrouve sur sa trace en enquêtant sur la disparition d’un couple de hollandais.

La traque va durer des années.

La reconstitution est exceptionnelle (coiffures, vêtements, véhicules, décors..), les couleurs du film font illusion, donnant l’impression d’un film tourné dans les années 75. Il y a une ambiance « guide du Routard » ou « lonely planet » très bien distillée.

Les allers-retous dans le temps apportent parfois un peu de confusion, mais on s’y retrouve.

Tahar Rahim excelle dans le rôle de ce tueur en série manipulateur, charmeur, insaisissable et cruel.

C’est un histoire stupéfiante, le film est captivant, mais ça fait froid dans le dos !

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« La mission » de Paul Greengrass sur Netflix ****

La Mission : le western de Paul Greengrass avec Tom Hanks sortira sur  Netflix | Premiere.fr

En 1870 au Texas, le Capitaine Jefferson Kyle Kidd vétéran de la guerre de Sécession, fait la tournée des villes et villages reculés pour lire en public les dernières nouvelles du monde.

En chemin, il recueille Johanna, une fillette de 10 ans kidnappée 6 auparavant par une tribu indienne Kiowa. Il entreprend avec l’accord des autorités, de la ramener chez son oncle et sa tante.

Si Johanna est farouche et plusieurs fois meurtrie pas les drames de sa courte vie, elle accorde sa confiance au Capitaine Kidd, alors qu’ils traversent ensemble des dizaines de kilomètres au coeur du Texas.

Ce western « road movie » raconte l’amitié, jonchée d’obstacles traversés ensemble, entre un homme vieillissant et une petite fille. C’est une histoire simple, plutôt linéaire, dont les qualités tiennent essentiellement au jeu sensible et incarné des 2 acteurs principaux (TomHanks et la jeune Helena Zengel).

J’ai beaucoup aimé ce voyage qui prend tout son temps à travers un Texas aux paysages arides magnifiques et aux villes parfois plus hostiles que la nature.

Encore un film pour qui est en manque de cinéma !

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« The dig » de Simon Stone sur Netflix ****

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Si vous avez la nostalgie des salles obscures, vous devriez être captivés sensibles à ce film actuellement en ligne sur Netflix. Par son classicisme et sa délicatesse, sa photographie très soignée, son scénario fin mêlant la grande Histoire, l’histoire de l’art et les histoires personnelles, un casting de choix (Carey Mulligan, Ralph Fiennes, Lilly James), cette oeuvre a toute sa place dans le 7ème art et apporte une bouffée d’oxygène cinématographique parmi les séries qui foisonnent sur le petit écran.

L’histoire : En Angleterre, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, une veuve aisée, mère d’un petit garçon, engage un archéologue amateur pour effectuer des fouilles dans son domaine. Il découvre un site médiéval majeur de l’Histoire de l’Angleterre. Mais les experts du British Museun ne sont pas loin et tentent de récupérer la découverte.

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Adieu l’artiste !

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Encore sous le coup de l’émotion, je vous fais partager les critiques de 2 films avec Jean-Pierre Bacri que j’avais adorés :

Le sens de la fête

Place Publique

Merci pour ces beaux moments de cinéma.

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« Lupin » de George Kay Netflix ***

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Cette série de Netflix avec Omar Sy compte 1 saison et 5 épisodes. Hassan Diop se fait engager comme agent d’entretien au Louvre. Séparé, il essaie malgré tout d’être un bon père pour son fils. Visiblement, avec une poignée de voyous, il projette un vol au Louvre.

Je conseille d’aller au-delà de 30 minutes dans votre vision de la série. Il ne s’agit pas d’un enième film de voyous, et s’avère bien plus malin et complexe qu’il n’y paraît.

La série est addictive, bien jouée, permettant de découvrir au fur et à mesure la passé de Hassan Diop, ses motivations présentes et son intérêt pour Arsène Lupin.

Je trouve juste que l’identification Omar Sy /Arsène Lupin n’est pas très convaincante. Le côté gentleman (même Omar Sy est tout à fait sympathique) n’est pas assez développé. Alors qu’il l’est davantage pour son père.

Mais je conseille en cette période de couvre-feu si vous avez Netflix.

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