Miriam et Antoine Besson divorcent. Antoine demande la garde partagée de leur jeune fils de 11 ans, Julien. Malgré les témoignages du garçon , de sa soeur Joséphine et de Miriam, empreints de crainte, d’insécurité ; malgré le refus des enfants de voir leur père, la juge, en l’absence de preuves tangibles, accède à la requête d’Antoine.
Celui-ci utilise son droit de garde de l’enfant pour accéder à son ex-femme, qui refuse tout contact. La violence devient palpable petit à petit.
Avec une mise en scène et une réalisation sobres ; une écriture parfois lapidaire, très stylée, inventive, le film est un chef-d’oeuvre formel. Je retiens certaines scènes vraiment remarquables : l’audition, plus vraie que nature ; la façon de filmer l’enfant dans la voiture ; la scène des toilettes ; les échanges sourds pendant l’anniversaire ; la scène de la baignoire , des portes qui se ferment…
Le scénario est explicatif et évite le jugement, il montre bien comment et pourquoi la tension monte chez Antoine.
Ceci dit, j’ai trouvé le scénario assez prévisible, dès le début. Certains détails sont énormes (comme la mention qu’Antoine est chasseur dès l’audition initiale).
L’histoire est très éprouvante, extrêmement réaliste, surtout dans le jeu excellent des acteurs. C’est pourquoi, je vois le film davantage comme un docu-fiction glaçant sur les violences familiales, qu’un thriller devant lequel on pourrait éprouver un quelconque plaisir (comme le frisson du spectateur qui a peur). Ici tout plaisir est absent, la forme est au service du fond.
Je pense, à la lecture de certains faits divers, que la réalité doit être plus terrifiante encore que la fiction.