Il ne faut pas s’y tromper, « the Florida project » sous des apparences pop, colorées, ensoleillées, est un film extrêmement triste et désespéré.
Orlando, en Floride à quelques dizaines de mètres de Disney World (on le découvre à la fin), des familles souvent monoparentales vivent dans la précarité. Elles louent à la semaine des chambres dans un motel de la périphérie urbaine d’Orlando. Motel aux couleurs acidulées, tenu rigoureusement par le gérant Bobby.
C’est l’été, les grandes vacances, sous un soleil de plomb parfois surpris par un orage, la plupart des adultes sont oisifs. Les enfants, très jeunes, sont livrés à eux-mêmes du matin au soir. Et bien sûr font des bêtises.
C’est aussi l’histoire de Moony, dont la maman sombre dans la spirale de la misère. Mais Moony continue de bondir comme un jeune faon, certaines de ses réflexions enfantines sont pleines de grâce malgré son comportement déstructuré , son attachement à sa maman est sans faille.
La caméra comme dans certains autres films indépendants semble être juste un témoin, captant ici et là des images de ce quotidien misérable et oisif. Les acteurs sont plus vrais que nature, ils semblent jouer leur propre rôle. Certaines scènes suggestives sont très réussies (tout ce qui touche au bain de Moony par exemple)
Voir ce film en période de Noël, permet de remettre certaines choses à leur place, plaçant le spectateur face à une réalité triste qui touche de nombreux américains.
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