Mise en scène de Jacques Bachelier.
Les décors et costumes étaient de qualité à l’ancienne, le jeu sobre avec une très bonne présence des acteurs, le texte bien mis en valeur et accessible.
Silvia doit épouser Dorante, mais elle se méfie du mariage. Elle demande à sa servante Lisette de se faire passer pour elle auprès de Dorante, lors de sa visite.
Dorante a les même doutes et il demande à son serviteur Arlequin de se faire passer pour lui auprès de Silvia.
Toutes les bases sont posées pour de délicieux marivaudages.
Si quelqu’un est au courant des deux travestissements dès le départ, ce sont M. Orgon le père de Silvia, et Mario, le frère de la jeune fille.
Le scénario est un régal et les femmes savent bien tirer leur épingle du jeu. Je trouve le ton moins politique et moins caustique que celui de Molière, prédécesseur de Marivaux. Pour poursuivre la comparaison, Molière présente les serviteurs avec davantage de finesse, et souvent les servantes sont les plus futées.
Chez Marivaux (ou alors est-ce un choix de la mise en scène), les serviteurs ont un côté peu éduqué et grossier, s’attirent l’un l’autre sans le savoir. Les maîtres sont fins et délicats.
C’est un peu regrettable, cela donne un côté élitiste à l’histoire.