J’ai visionné les deux premiers films de la saga, avant de voir le troisième au cinéma. Pour davantage de recul, il est intéressant de les connaître avant de voir le dernier.
Avec « les origines » et « l’affrontement », « suprématie » est le troisième film consacré à la planète des singes en ces années 2010-2020. L’ensemble se situe chronologiquement bien avant « la planète des singes » de Franklin J. Schaffner (1968), d’après le roman de Pierre Boulle. Ces trois opus récents expliquent comment les singes sont devenus dominants sur la Terre. Mais pas comment ils ont évolué. Dans le roman de Pierre Boulle, en effet, la civilisation simiesque est évoluée et les hommes semblables à des primates.
Dans les films actuels, la cause de la domination des singes est essentiellement humaine. Des chercheurs ont créé un virus qui va éliminer ou diminuer les humains, mais qui rend les primates plus intelligents (« les origines »).
La guerre entre humains et singes, commencée à cause d’un singe (Koba, dans « l’affrontement ») est poursuivie par les hommes dans « suprématie ».
Attachons-nous à « Suprématie ».
Les singes, avec à leur tête César, habitent toujours dans la forêt de San Francisco, mais ils sont sur le départ, à la recherche d’un endroit où ils puissent vivre paisiblement. L’armée est là, commandée par un général psychopathe déterminé à éliminer les singes.
La guerre entre singes et hommes est pourtant secondaire dans cet opus à la mise en scène brillante (avec des scènes d’errance dans des paysages beaux et glaçants et un final qui m’a fait pensé au « seigneur des anneaux » (forteresse acculée, attaquée). Les hommes se détruisent entre eux bien plus férocement ou sont diminués par le virus en mutation.
C’est un film épique réussi, mais un malaise s’est vite installé en moi. Cet opus ne présente aucun humain sous des aspects positifs (à part la petite fille) ni ne singularise aucun héros humain. Les hommes sont essentiellement dotés des mauvais côtés de l’espèce, destructeurs en puissance et en acte.
A l’opposé, le cinéaste s’attarde sur les singes et leur donne des personnalités attachantes, comme des attributs humains positifs (empathie, loyauté, courage, amour ..) Seul ombre : l’envie de vengeance de César.
Alors forcément, on est pour les singes, si on se prend au film ..Jusqu’à se réjouir de la fin heureuse qui les attend, contrairement à la fin malheureuse pour les hommes. Etonnant, non ?
C’est ça l’étrangeté et le brio de ce film, on est content face à la mort de l’ennemi… Sauf que c’est un peu nous!