Le film commence par une courte scène dans les tranchées en Argonne en 1916. Avec des événements qui portent en eux une grande partie de l’horreur de cette guerre.
1923
Trois frères ont vécu cette guerre : Jean, porté disparu ; Marcel, de retour chez sa mère, traumatisé et sourd ; Georges qui a fui en Afrique en Haute Volta (actuel Burkina Faso).
Georges rentre en France et tente d’y retrouver une place, il rejoint sa famille. Il rencontre Hélène, infirmière et professeur des langues des signes de Marcel, son frère.
Emmanuel Courcol raconte avec finesse, sensibilité et intelligence comment chaque personnage parvient à se démener quelques années après, détruit par les traumatismes de la Grande Guerre. Chacun ne peut faire que ce qu’il peut. Seuls les liens de l’amour et de l’amitié parviennent parfois à remettre les personnes sur le chemin de la vie.
Un très beau film avec d’excellents acteurs. L’Afrique est magnifiquement filmée.
Des vies détruites par la Grande Guerre, enfin un réalisateur nous en montre le visage. Comme vous, j’ai beaucoup aimé la partie africaine, l’autre m’a semblé plus classique mais néanmoins émouvante.
Bonjour,
Merci pour votre intervention. François Ozon avait abordé le thème du retour de guerre avec « Frantz » l’année dernière, un très beau film aussi. Mais les films sur ce sujet restent rares effectivement. Dans » The lost city of Z » on voit un passage sur la guerre des tranchées. Il y avait aussi le plus ancien très beau « un long dimanche de fiançailles ». Parmi les réalisations actuelles, Emmanuel Courcol est est peut-être celui qui approfondit le plus le sujet du traumatisme. Très bonne semaine.
Courcol est peut-être une des rares à s’intéresser d’aussi près à l’engagement des troupes coloniales. Dans « la Peur » de Damien Odoul, on croisait bien sûr des tirailleurs, mais ils n’étaient presque là que pour le folklore. De manière plus appuyée, sur la question de la mémoire de ces combattants oubliés (sinon dans les poèmes de Senghor), il y a eu « la dette », le téléfilm de Fabrice Cazeneuve avec Dussollier. Quant aux traumas, il faut bien sûr mentionner « les fragments d’Antonin » et, sur la question des gueules cassées, le césarisé « la chambre des officiers ».
C’est très juste pour les troupes coloniales. Je connais « les fragments d’Antonin », et « le chambre des officiers », merci de les avoir mentionnés.