http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=236295.html
Somptueux film atypique en noir et blanc. C’est vraiment le genre de film que j’aime énormément. J’hésite à mettre 5 étoiles.
1909 dans la forêt amazonienne. Karamakate , un chamane, dernier survivant de sa tribu, accepte d’accompagner un ethnologue gravement malade au coeur de la forêt, à la recherche de « Yacruna », plante qui le guérira de ses maux.
40 ans plus tard, un botaniste américain, sur les traces de l’ethnologue, retrouve Karamakate et lui demande de de l’aider à trouver la même plante sacrée.
Les deux récits s’entrecroisent, au fil de rencontres presque irréelles parfois hallucinantes le long des rives de l’Amazone, poursuivis par des hypothétiques guerriers colombiens en 1909.
Le héros du film est le chamane, le point de vue est le sien et non celui des occidentaux. C’est un film sans folklore, ni exotisme, ni images touristiques, ni message écologique ni angélisme ou mythe du bon sauvage -il est question aussi de cannibalisme.
Selon le rythme du fleuve et de la navigation, accompagnés par les bruits de la forêt -et parfois une musique qui trouve justement sa place- les voyageurs entraînent le spectateur dans une véritable aventure, avec perte de repères et de certitudes, dans des lieux où les rêves et les hallucinations ne sont jamais loin.
Le cinéaste invite à une réflexion très fine sur le rapport à la nature des blancs, avec poésie sur celui des indiens. Il questionne les possibles échanges entre blancs et indiens. Les blancs ne sont-ils capables d’apporter que l’enfer là où ils arrivent ? Les indiens peuvent-ils leur expliquer la forêt et transmettre la symbiose qu’ils vivent avec elle ?