http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=197176.html
Jiro Horikoshi rêve d’avions depuis son enfance. Du fait de sa mauvaise vue, il renonce au pilotage et devient ingénieur en aéronautique. Pendant le tremblement de terre de Kanto de 1923, il rencontre Nahoko dont il s’éprend. Il ne la revoit que quelques années plus tard alors qu’il est un ingénieur renommé. Ils se fiancent. Malheureusement Nahoco est atteinte de tuberculose et sa vie sera brève. Même si construire des avions rapides et légers est surtout un rêve que réalise Jiro, l’armée japonaise utilise ses créations à des fins militaires pendant la guerre.
J’ai énormément aimé ce dessin animé, pour plusieurs raisons. C’est une litote de dire que les dessins sont beaux, précis, détaillés, la mise en couleur magnifique et les plans finement travaillés. Miyazaki une fois de plus révèle sa passion pour les moyens de locomotion, cette fois-ci représentées de façon très réaliste et fidèle à l’Histoire : des trains, des tramways, des bâtiments de guerre, des voitures et bien sûr des avions.
L’histoire est touchante et émouvante. C’est celle d’un homme de génie, voué à un rêve qui est aussi une passion, l’aviation. Il est, avec la même intensité, pris de passion et d’amour pour sa femme gravement malade. Il essaie de vivre chacune de ses passions pleinement et de les concilier. Finalement sa femme a une vie très brève et ses créations, elles, sont « détournées » par l’armée, ses avions finissent par ne pas revenir. Comme le dit l’ingénieur italien Caproni dans un de ses rêves, il réalise vraiment sa vie sur une durée de dix ans.
Miyazaki évoque, grâce aux filtres de la passion, du rêve, de la création et de l’amour, des événements douloureux et tragiques de l’histoire du Japon : le tremblement de terre de 1923, l’épidémie de tuberculose, la crise de 1929, la pauvreté du Japon, le régime dictatorial militaire, l’appartenance du Japon aux forces de l’Axe et les dégâts de la guerre. L’histoire de Jiro passe à côté de la Seconde Guerre Mondiale, effleure cette partie de l’Histoire sans vraiment se confronter aux événements. La dictature militaire est présente et la guerre est symbolisée par le passage d’avions de chasse et surtout par un immense cimetière d’avions détruits. Je n’ai pas compris toutes ses intentions, celles-ci restent des questions pour moi : ne froisser personne ? Apaiser les douleurs passées ? Tourner certaines pages ? Ne pas parler directement d’événements encore douloureux ? Rester à la portée des enfants ? Faire passer un message de paix qui transcende les événements ? Raconter un destin exceptionnel essentiellement ?
Cette complexité ne rend que plus riche cette oeuvre ultime.