J’ai lu le roman d’Albert Camus il y a plutôt longtemps et je ne m’en souviens pas assez bien pour pouvoir effectuer une comparaison avec le film.
Je vais centrer mon billet sur le film.
Le choix du noir et blanc avec les forts effets de lumière et les silhouettes parfois très sombres a eu beaucoup d’impact sur moi. La chaleur intense, la dureté des moments difficiles, la moiteur des moments plus sensuels sont très prégnants.
L’Algérie de 1938 est représentée de façon élégante, toujours sous un soleil brûlant, avec une belle photographie de la mer. Cela dit, François Ozon met en relief discrètement les différences entre les français et les algériens, ainsi que les tensions perceptibles entre les populations.
Le personnage principal, Meursault (Benjamin Voisin), distant, parfois hors du monde, tenant des propos désarmants, attire, malgré ses côtés antipathiques, l’attention et l’intérêt. La lumière est essentiellement braquée sur lui, du début à la fin du film. Seul, le dialogue avec le prêtre dans la prison, permet de déchiffrer un peu la psychologie de cet homme « étrange ».
L’histoire est racontée de façon sobre et fluide.Tantôt en prison et avec des retours en arrière sur la vie de Meursault , l’enterrement de sa mère et le procès. Les moments que Meursault passe avec Marie illuminent l’ensemble. Il est difficile de comprendre comment l’amour de Marie ne lui donne pas l’énergie de se défendre.
J’ai beaucoup aimé tous les seconds rôles, très travaillés, joués par Rebecca Marder (Marie), Pierre Lottin (Raymond), Denis Lavant (Salamano), Swann Arlaud (l’aumônier), Christophe Malavoy (le juge), Nicolas Vaude (le procureur).
C’est un film très intéressant à découvrir.
Les articles de Dasola, de Princecranoir, de Christoblog.
Sur Sens critique.

je connais trop ce roman pour aller voir ce film.
Re bonjour Luocine, j’avais mal compris ton commentaire. J’ai effacé ma précédente réponse! Oui je comprends que tu n’ailles pas voir le film. Bonne soirée.Anne
Très belle chronique. Je suis moins enthousiaste mais je reconnais à ce film ces belles qualités esthétiques et son interprétation parfaite. Comme tu le sais, je suis plus réservé sur certains choix d’adaptation. On sent que Ozon veut coller à notre époque, et peut-être désamorcer une polémique quand il met la lumière sur Marie et la sœur de la victime en contrechamp de Meursault.
Bonjour Florent, Oui je suis d’accord, François Ozon a certainement lissé certains points. J’avais préféré la Peste. Je ne sais pas quant à moi, si je vais relire « l’Etranger » de Camus. Bonne journée,
Excellente idée.
Très bel article qui me donne encore plus envie de découvrir Camus sous l’oeil d’Ozon.