Misako est « audiodescriptrice », avec l’aide d’un groupe de personnes malvoyantes, elle prépare le texte d’un film. Elle rencontre Masaya, un photographe qui perd la vue progressivement. Misako passe régulièrement à la campagne chez sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Traduire des images par des mots pour nourrir l’imagination d’une personne malvoyante, c’est la travail inverse de l’adaptation cinématographique d’un livre. Pour l’audiodescription la précision est essentielle, trop de subjectivité rend le texte intrusif.
Le film dans le film est bien choisi, parce court et complexe à la fois.
Mais reproduire un film par le langage, c’est aussi autre chose que juste mettre des mots sur des images. Il y a toute une immersion à créer et une atmosphère à rendre palpable.
Naomi Kawase pointe ces difficultés dans un film aux multiples gros plans sur les visages et les regards et aux belles photos campagnardes.
Le personnage de Misako dégage une certaine ingénuité, la délicatesse devient de la naïveté. Le film ressemble parfois à un dessin animé japonais pour enfants. Cela peut un peu rebuter.
J’ai apprécié le film mais sans plus.
En te lisant, on a l’impression que la réalisatrice s’essaye à autre chose. Elle tenterait une expérience (ce film dans le film, ce récit basé sur la description) à l’intérieur de ce qui définit habituellement son cinéma, sa sensibilité (les gros plans, la contemplation de la nature…). Kawase ne satisfait plus grand monde aujourd’hui et je ne suis pas sûr de pouvoir voir ce film sur grand écran !
Bonsoir ornelune, cela reste un film intéressant,original et les réflexions sur la malvoyance sont pertinentes. Merci pour ton intervention !