A découvrir « Reconstruction » de Jules Tardif – Interview du réalisateur

« Reconstruction » de Jules Tardif est un court métrage d’une vingtaine de minutes, en langue anglaise, se déroulant dans un appartement. Un homme y vit, prostré. Des amis lui rendent visite et tentent de le raisonner.

Dans une chambre d’enfant, il construit des buildings avec des legos.

Le court métrage se déroule selon un rythme travaillé et captivant, enchaînant dialogues, errance, gros plans, scènes de désespoir, de colère et d’apaisement. La place de la musique est pertinente.

Jules Tardif va à l’essentiel, grâce à des images éloquentes et des textes sobres.

Entretien avec Jules Tardif, réalisateur français résidant à New York.

« Comment présenteriez-vous votre univers?

La notion de passé est très importante. Quel que soit le genre, je cherche d’avantage à présenter des personnages en perte de contrôle, au bord de la crise de nerfs. Des rêveurs qui ont tout perdu mais qui continue de s’accrocher désespérément à ce qui leur manque, car c’est la dernière chose qui leur permet de ne pas sombrer. J’ai réalisé deux films, un troisième est actuellement en route. Malgré leurs fortes différences de forme et de ton, je pense que ces œuvres se rejoignent sur ce point: mes personnages refusent de laisser tomber, souvent à tort. Leur salut résidera alors dans leur capacité à aller de l’avant.

Vous êtes également assistant réalisateur ?

Oui, c’est un métier assez méconnu du grand public. L’assistant réalisateur fait le lien entre la production et les différents départements sur le plateau. Il est en charge de l’organisation et de l’aspect logistique. C’est quelque part le maître du temps ! C’est un rôle assez hybride. On est considéré comme un technicien par le producteur et comme un producteur par le technicien. J’adore ça ! J’ai appris tellement plus sur l’art de créer des films en travaillant à ce poste que durant mes trois ans d’études à Paris. C’était aussi pour moi une formidable porte d’entrée dans le cinéma car j’y ai construit tout mon réseau. Par exemple, mon deuxième film a été produit par un producteur que j’ai rencontré en tournage (JayNemar Smith). Il a lu mon script Love Story et si aujourd’hui ce film entre en festival, c’est en grande partie grâce à lui. Il l’a rendu possible !

Pourquoi New York ?

Quand on est cinéphile les USA, ça fait rêver. Pourtant je me suis retrouvé sur New York par hasard. C’est mon parcours, mes différents choix qui m’ont amené vers cette ville magique. Voilà maintenant plus de deux ans que j’y réside et je n’ai qu’un souhait: y rester ! Il faut s’accrocher. Le milieu du cinéma n’est pas «facile» pour ainsi dire, mais si on travaille dur, et qu’on ne lâche pas le morceau, alors il y a quelque choses à construire et beaucoup d’expériences géniales à la clé.

La suite ?

Mon deuxième film ouvre sa campagne festival en septembre, c’est une période excitante car c’est l’occasion de présenter son travail au monde de l’industrie. On est confronté aux critiques et on fait de belles rencontres, aussi bien humaines que professionnelles. Mon script de long métrage Out of Time Man a été accepté dans quelques compétitions. C’est l’occasion de démarcher des investisseurs. On arrête jamais de développer notre réseau. Côté assistanat de réalisation, je continue de travailler en freelance, je rencontre de nouvelles équipes régulièrement, je travaille sur des plateaux de plus en plus importants et j’accrois mes ambitions. »

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3 commentaires pour A découvrir « Reconstruction » de Jules Tardif – Interview du réalisateur

  1. princecranoir dit :

    Entretien très instructif, notamment sur le métier d’assistant. Où peut-on voir son film ?

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